LA PEINTURE SOUS LE REGNE DE LOUIS XIV

        C’est au XVII siècle que la peinture française a vu le réel essor qui lui a permis de s’imposer sur le plan européen, comme l’Italie lors de la Renaissance avant elle.

Comment la peinture française a-t-elle connu une telle envolée durant la seconde moitié Grand Siècle? 

           I} Un puissant mécène

1> Vue en perspective du Salon de l'Académie Royale
 de Peinture et de Sculpture (estampe)

        Le très long règne de louis XIV (1661-1715) s’est on le sait distingué par le grand cas fait à l’art sous toutes ses formes. Mais ce n’est là que stratégie politique, le but étant de faire rayonner la France et son roi. Ainsi ont fleuri nombre d’académies telles que L’Académie Royale de Peinture et de Sculpture, ou encore l’Académie de France à Rome, accueillant de jeunes peintres italiens. Leur rôle était de réguler l’art en définissant les « règles du beau », donnant ainsi naissance à un mouvement artistique nouveau.

            II} Du renouveau en peinture

        De cette manière est né le classicisme, mouvement esthétique-culturel d’ampleur européenne s’étant principalement développé durant la seconde moitié du Grand siècle, plus précisément entre 1660 et 1680 (âge d’or), en France. Comme nous allons le voir, il tranche complètement d’avec le Baroque qui l’a précédé.

        Voici le détail d’une des peintures du plafond de la Galerie des Glaces. A première vue, tout semble assez confus. Mais dans la peinture classique, les choses sont toujours très organisées, voire rectilignes dans la composition, et très logiques dans la symbolique.

2> Le roi gouverne par lui-même, Le Brun (1661)

         Le roi, au centre de l’œuvre, est sur son trône en habit romain, symbolisant sa force et son courage. A sa droite sont les Trois Grâces, déesses de la beauté, attribuant de ce fait au roi cette qualité. Sa puissance est figurée par l’allégorie de la France à ses pieds, de même que les génies des divertissements. Les seuls personnages situés au dessus de lui sont des divinités de la mythologie romaine, à savoir (de gauche à droite) Vulcain, Pluton, Hercule, Neptune, Saturne, Diane, Cérès, Vénus ainsi que Mars montrant du doigt les allégories de la Victoire, de la Gloire et de la Renommée portant au roi la couronne d’immortalité.

         Le style classique est donc largement inspiré de l’Antiquité, avec l’usage de symboles, d’allégories et de métonymies. Les peintures sont organisées en plans successifs, la composition est équilibrée, sans hors-champs (on parle de composition fermée), et dans le respect parfait des proportions. On respecte aussi la bienséance en ne présentant aucune scène sanguinaire ou vulgaire, et le tout est baigné de lumière, de clarté. Le classique est donc représentatif de l’image que le roi veut donner de sa politique ; grandiose, brillante, mais aussi emprunte d’ordre et de rigueur. Il tend donc vers un idéal de perfection.

3> Portrait de Le Brun, Hyacinthe Rigaud

        L’auteur même de cette œuvre, Le Brun, comme beaucoup d’autres artistes, dépend entièrement du roi. Celui-ci le loge, le nourri, lui verse pension, et l’a même nommé directeur d’une Académie. En contrepartie, il ne doit prendre aucune commande extérieure sans son accord, son unique dessein devant être de glorifier le roi par tous les moyens. D’ailleurs, les années 1680 ont connu une sévère crise de la représentation picturale, les artistes ne sachant plus comment magnifier leur roi.

          III} Autre regard

       Le classicisme en peinture ne s’est heureusement pas limité aux louanges du monarque. Des peintres ont également tenté de dépeindre la vie des petites gens de leur temps, mais aussi des scènes bibliques.

           En conclusion, Louis XIV demeure parmi les plus généreux mécènes de France ; la protection qu’il accorda à nombre de peintres a pour beaucoup contribué au développement du mouvement classique, établissant ainsi la cour du roi Soleil comme modèle à suivre en Europe.

ICONOGRAPHIE

3> http://www.chateauversailles.fr/l-histoire/versailles-au-cours-des-siecles/construction-du-chateau/charles-le-brun-1619-1690
1> http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84101317/f1.highres
2> http://www.histoire-image.org/pleincadre/img/p.gif
5> http://pavilly-4ohm.spip.ac-rouen.fr/spip.php?article104
6> http://www.histoire-image.org/site/oeuvre/analyse.php?i=1302
7> http://www.panoramadelart.com/courbet-l-apres-dinee-a-ornans
8> http://educacion.ufm.edu/georges-de-la-tour-la-magdalena-penitente-oleo-sobre-lienzo-1644/

Yona